mardi 27 septembre 2016

Mgr Lefebvre : Imaginez-vous que demain nous puissions dire librement nos messes dans les églises ?

Au début du pontificat de Jean-Paul II, Mgr Marcel Lefebvre a adressé au pape des propositions concrètes pour parvenir à une régularisation de la Fraternité Saint-Pie X. Il demandait notamment la liberté pour les prêtres de célébrer la messe traditionnelle et le refus explicite de célébrer la nouvelle. À l’époque, le recours à l’ancien missel était purement et simplement interdit. On voit ainsi que l’œuvre n’a guère varié dans ses demandes avant de voir concrétiser son statut : ce fut toujours la liberté de pouvoir célébrer selon le missel de 1962 et la suppression des peines canoniques portées jusque là. Dans une pétition adressée en 1985, la Maison Générale de la Fraternité faisait une demande semblable au Saint-Siège. Ces deux points devinrent les préalables posés par Mgr Fellay et qui furent accordés les 7 juillet 2007 et 21 janvier 2009. Ce qui est intéressant dans la conférence que Mgr Lefebvre fit le 16 janvier 1979 à Écône, c’est qu’il y présente l’intérêt pour ses prêtres de pouvoir déployer leur apostolat de façon reconnue. Si cette situation ne peut être obtenue au prix de l’inacceptable, elle demeure néanmoins souhaitable à ses yeux et il demande de ne pas négliger cet aspect. Il en va du salut de nombreuses âmes. 
« Que fera le pape ? Je n’en sais rien. Aurons-nous une condamnation encore plus grande, une condamnation plus forte ? Eh bien, ce sera une condamnation plus forte. Je ne peux pas changer, c’est absolument impossible ! Je ne puis pas dire que ce qui est mauvais, est bon. C’est impossible. Je ne peux pas, moi, m’empoisonner tout doucement, je ne veux pas détruire l’Église. Nous nous retrouverons comme nous sommes. Peut-être, serai-je excommunié à ce moment-là, je n’en sais rien ! C’est possible. Mais je n’ai pas peur de cette excommunication car je sais qu’elle ne vaudra rien, comme j’ai dit que les autres peines ne valaient rien.

« Mais je cherche à imaginer au contraire qu’il accepte : ‘- Bon, et bien on vous laisse libres, on laisse libres les prêtres’. Eh bien, je vous assure que ce serait, pour l’Église, une chose extraordinaire, parce que ce serait la Tradition qui reprendrait le dessus dans l’Église. Nous n’avons pas le droit de manquer une chance comme celle-là tout de même ! Cela, ça ne dépend pas de moi parce qu’il est certain qu’actuellement nous sommes tout de même enfermés. On nous ferme les portes des églises, on nous ferme les portes des chapelles, on nous tracasse de partout, on nous poursuit de partout. Imaginez-vous que demain nous puissions dire librement nos messes dans les églises, avec les fidèles qui veulent venir assister à nos offices ? Mais, cela changerait énormément et immédiatement toute la situation des fidèles et de l’Église. Ce serait considérable, n’est-ce pas ? Alors nous ne pouvons tout de même pas nous permettre de considérer cela comme négligeable avec tout ce que cela représente, comme les âmes qui se sauveront, le nombre d’âmes considérable qui se sauveront de nouveau ! »