dimanche 30 décembre 2012

Quand la Providence conduit Mgr Lefebvre

Mgr Lefebvre avait, à la demande d'élèves du séminaire français de Rome, institué une première année de formation sacerdotale à Fribourg en 1969. Onze recrues se sont présentées à lui. Cependant, dès la fin de l'année, il se sent mourir et il pense que sa mission est terminée.

« Et puis, voilà que je tombe malade, mais vraiment malade je vous assure, à partir du 8 décembre. J’étais à Rome, et j’avais la grippe, une mauvaise grippe, la grippe de Hong Kong. Et, je ne sais pas quelle maladie me prenait, j’étais mal à l’aise, j’avais mal au foie, mal partout, je dormais difficilement. J’ai été obligé de me soigner, je ne pouvais pas faire autrement. Je suis allé chez les Pères du Saint-Esprit, me reposer un peu pendant quelques semaines, comptant sur cet Abbé Clerc pour s’occuper de ces séminaristes. Mais mon état de santé empirait.
Alors, une bonne fois je suis rentré en clinique à Fribourg. Vraiment, je croyais disparaître ! [...] Ils ont fait analyser les prélèvements par l’Institut tropical de Bâle ; et la réponse a été : « Strongles, il faut qu'il prenne tel et tel médicament pour s’en débarrasser et après un peu de convalescence ça ira. » Où est-ce que j’avais attrapé cela ? Je n’en sais rien ! On disait, bah ! c’est en Afrique, certainement. Mais l’Afrique, il y avait longtemps que je l’avais quittée, ce n’était pas possible. Alors on vous a empoisonné ! Pourquoi pas ! Je n’en sais rien moi ! Mais alors là... la réponse la plus amusante, c’était celle de ma petite sœur Marie-Thérèse de Colombie. C’est une taquine ! Elle est allée chercher dans le dictionnaire médical Larousse, la définition du terme « strongle » : parasite que l’on trouve généralement chez les porcs et qu’on ne découvre qu’après l’autopsie ! Oh ! Me voilà bien arrangé ! Elle était toute contente d’avoir découvert la chose dans le Larousse médical. Heureusement qu’on n’a pas découvert ça après l’autopsie mais avant... Alors, je me suis soigné et heureusement j’ai été guéri.
J’ai pu reprendre donc un peu le travail avec les séminaristes. Mais, je croyais vraiment que le bon Dieu ne voulait pas que je fasse cette œuvre parce que dans l’état où j’étais...
Et voilà encore de nouvelles épreuves ! Trois séminaristes s’en vont, puis un quatrième. On arrive fin mai, il ne reste plus que l’Abbé Aulagnier, l’Abbé Tissier de Mallerais et l’Abbé Pellabeuf. « Mes chers amis, leur ai-je dit. je crois que l’année prochaine vous allez vous installer dans le séminaire interdiocésain qu’on a visité dernièrement. Vous essaierez de vous organiser vous-mêmes pour faire un peu les exercices de piété et autres. Moi je ne vais pas continuer comme cela, ce n’est pas la peine, on va arrêter l’expérience. » Alors l’Abbé Aulagnier et l’Abbé Tissier de Mallerais surtout, ont dit : « Non ! Ah non ! Non, il ne faut pas arrêter, nous ne voulons pas aller dans cette maison où il n’y a rien. Nous ne voulons pas être formés comme cela, non ! Non ! On va continuer, il y en aura peut-être quelques-uns qui vont venir. »Et puis, pendant le mois de juin, je reçois onze demandes. Onze demandes ! Pas possible ! Alors il faut que je continue. Il n’y a rien à faire. »

Extrait de Petite histoire de ma longue histoire, 1994, recueil de conférences dispensées
par Mgr Lefebvre aux soeurs de la Fraternité Saint-Pie X à l'abbaye de Saint-Michel-en-Brenne.

jeudi 27 décembre 2012

Confirmations à Saint-Nicolas du Chardonnet

Sermon de Son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre à Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris le 23 mai 1977, trois mois après la prise de l'église.


lundi 24 décembre 2012

Mgr Lefebvre et le Mystère de la Nativité


Qui n’a en mémoire la célèbre photographie de Mgr Lefebvre portant l’Enfant-Jésus à la crèche, la nuit de Noël, publiée en couverture du Numéro 61 de la revue Fideliter ? Cette image est l’illustration parfaite de son homélie prononcée dix ans avant, le 25 décembre 1977.

« Les Saints Evangiles dans la narration qu’ils nous font de tous les évènements qui ont entouré la venue de Jésus ici-bas, l’Incarnation de Notre Sauveur, nous manifestent l’action extraordinaire qu’ont eue les saints anges dans l’annonce de la Bonne Nouvelle… »
« C’est l’ange Gabriel qui vient visiter Zacharie et qui lui annonce qu’il aura un fils qui sera le Précurseur du Sauveur… »
« … et puis c’est encore l’ange qui vient visiter la Très Sainte Vierge Marie lui annoncer la nouvelle extraordinaire qu’elle serait la mère de Jésus… ce sont les anges qui dissiperont les doutes de saint Joseph … ce sont encore les anges qui indiqueront et qui inspireront le vieillard Siméon, qui lui aussi reconnaîtra Jésus ».
« … Or quel est le résultat de ce contact qu’ont les anges avec les personnes qui ont cette grâce insigne d’apprendre la nouvelle de l’Incarnation du Sauveur ou de voir Jésus de leurs yeux !... Le résultat ce sera que ces personnes chanteront les louanges de Dieu. Et pourquoi Dieu n’a-t-il pas continué ce ministère de l’annonce de la Bonne Nouvelle par les anges ?... Le dessein de Dieu c’est qu’il y ait des hommes qui soient associés intimement au sacerdoce de Notre Seigneur Jésus-Christ pour porter la Bonne Nouvelle à leurs frères… Et quel sera alors l’objet de leur prédication? Comment Notre Seigneur concevra-t-il cette transformation des âmes ? Comment les âmes chanteront-elles aussi des cantiques à la gloire de Dieu pour remercier Dieu des bienfaits qui leur sont donnés ?... Notre Seigneur dans sa Toute Puissance et dans sa bonté infinie, dans sa miséricorde a voulu qu’il y ait un sacrifice, que Son Sacrifice continue jusqu’à la fin des temps par la consécration des prêtres et que ces prêtres seraient eux-mêmes chargés, non seulement de prêcher l’Evangile, d’annoncer la Bonne Nouvelle mais de donner l’Esprit Saint, non plus à la manière dont les anges ont pu le donner par leurs paroles car il semble bien qu’à la parole des anges, l’Esprit Saint est descendu sur les personnes qui étaient choisies… Allons donc à la crèche aujourd’hui et demandons à la Très Sainte Vierge Marie, demandons à saint Joseph de mettre dans nos cœurs, dans nos âmes, les sentiments qui faisaient battre leur cœur vis-à-vis de Notre Seigneur, vis-à-vis de Jésus qu’ils adoraient et qu’ils aimaient ».
 Article de l'Abbé Laurent Pouliquen, extrait de Caritas N°13, décembre 2012

jeudi 20 décembre 2012

Mgr Lefebvre et la libération de la messe comme « une aurore dans l’Eglise »


Une difficulté dans laquelle se trouvent parfois les héritiers spirituels de Mgr Lefebvre consiste à interpréter sa pensée, alors qu’il a disparu depuis plus de vingt ans. Il a parlé dans des contextes bien particuliers, celui des années 1970 et 1980. Que dirait-il aujourd’hui devant la situation de l’Église ? Quelle attitude aurait-il adopté devant le Motu Proprio libérant la messe ? Devant la levée des excommunications ? Face au renouvellement d’Assise, le 24 janvier 2002 puis le 27 octobre 2011 ? Mystère ! Quelques-uns de ceux qui furent ses plus proches collaborateurs estiment cependant qu’il aurait signé avec Rome devant les propositions que le cardinal Castrillón  Hoyos faisait dès 2001. D’autres, au contraire, parient qu’il aurait définitivement rompu tout contact avec le Siège apostolique. Le plus grand nombre de ses prêtres suit cependant la directive qu’il a donnée d’observer la ligne que proposerait la Maison Générale de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX).

Une autre question qu’on peut se poser, c’est l’importance de la liturgie et de la doctrine dans la résistance menée par la FSSPX. L’essentiel se trouve-t-il dans les saints offices ? Il le laissait entendre dans le sermon des ordinations de 1976 qui lui valurent la suspens a divinis : « Il est clair, il est net que c’est sur le problème de la messe que se joue tout le drame entre Écône et Rome. » Deux ans auparavant, dans la célèbre déclaration du 21 novembre 1974, il semblait cependant insister sur l’importance des dramatiques nouveautés introduites dans la doctrine. La réalité c’est que Mgr Lefebvre considérait que les deux étaient liées et avaient des répercussions mutuelles. A cet égard, il ne manquait généralement pas de rappeler le célèbre adage Lex orandi, lex credendi qui prouve que la manière de prier reflète la foi de celui qui prie. Le 11 mai 1979, devant les séminaristes réunis à Écône, il parla en ces termes pour illustrer cette réalité :

«  Si vraiment le Pape remet la Messe traditionnelle en honneur dans l’Eglise, eh bien vous savez, je crois que l’on pourra dire que l’essentiel de notre victoire est acquis. Le jour où vraiment la Messe redevient la Messe de l’Eglise, la Messe des paroisses, la Messe des églises – oh, il y aura encore des difficultés, il y aura encore des disputes, il y aura des oppositions, il y aura tout ce qu’on voudra – mais enfin, la Messe de toujours, la Messe qui est le cœur de l’Eglise, la Messe qui est l’essentiel de l’Eglise, cette Messe-là reprendra sa place, la place qu’elle n’aura peut-être pas encore assez, il faudrait évidemment la lui donner encore beaucoup plus grande, mais enfin quand même, le seul fait que tous les prêtres qui le désirent pourront dire cette Messe-là, moi je crois que cela aurait des conséquences énormes dans l’Eglise. Je crois que nous aurions servi à ce moment-là, si vraiment ça arrivait… eh bien, moi je crois que la Tradition est sauvée. Le jour où on sauve la Messe, la Tradition de l’Eglise est sauvée, parce qu’avec la Messe, ce sont les sacrements, avec la Messe, c’est le Credo, avec la Messe c’est le catéchisme, avec la Messe c’est la Bible et tout et tout… qu’est-ce que vous voulez, ce sont les séminaires et c’est la Tradition qui est sauvée. Je crois qu’on pourrait presque dire que l’on revoit une aurore dans l’Eglise, on aurait traversé une tempête formidable, on se serait trouvés dans l’obscurité complète, battus par tous les vents et par toutes les tornades et que tout de même enfin à l’horizon se révèle la Messe, la Messe qui est le soleil de l’Eglise, qui est le soleil de notre vie, le soleil de la vie du chrétien… »

Que peut-on tirer de cet enseignement ?

1.       C’est d’abord une invitation à demeurer confiant dans la victoire prochaine. Dans tous les entretiens qu'il a accordés, Mgr Lefebvre a manifesté cet invincible optimisme qui finit par avoir raison de tout. L’archevêque parle ici de la libération de la messe pour tous les prêtres : l’acte qui ferait qu’on place « la messe traditionnelle en honneur dans l’Église ». Plus loin, il parle du « fait que tous les prêtres qui le désirent pourront dire cette Messe ». Eh bien Mgr Lefebvre qualifie cet acte d’aurore dans l’Église. C’est une vraie marque d’espérance pour nous qui vivons dans ce marasme conciliaire où les voyants paraissent tous virer au rouge. Le fondateur de la FSSPX nous prévient. Il faut regarder « l’horizon » !
 2.      En même temps, il ne cache pas les problèmes qui demeureront. Il prévoit que ce tournant sera une situation nuancée, une étape. Il laisse bien entendre que la liturgie traditionnelle n’aura pas encore toute sa place, « la place qu’elle n’aura peut-être pas encore assez, il faudrait évidemment la lui donner encore beaucoup plus grande ». De notre côté, nous pensons non seulement à la persistance de la nouvelle messe mais aussi à la doctrine et à ce fameux Concile qui semble demeurer l’alpha et l’omega chez grand nombre d’évêques et de prêtres occupant les charges de notre pays. Or, dans ces lignes, Mgr Lefebvre prévient que la lutte ne sera pas terminée : « il y aura encore des difficultés, il y aura encore des disputes, il y aura des oppositions ». Mais il nous invite à un jugement équitable. Il ne faut ni sombrer dans un angélisme aveuglé qui nous ferait sombrer dans la démission, encore moins dans un durcissement pessimiste qui enterrerait à jamais toute possibilité de restaurer la Tradition.
 3.      Le plus marquant dans ce passage demeure la foi que le fondateur de la FSSPX place dans l’efficacité surnaturelle de la sainte messe. Souvent, nous pouvons être tentés de considérer la situation de manière purement naturaliste en ne voyant dans les saints mystères que des artifices d’une bataille toute humaine, qui serait apparemment perdue. Mgr Lefebvre regarde les choses autrement. Il compte énormément sur la force surnaturelle de la messe dont l’incandescence devrait faire fondre toutes les couvertures givrantes de l’ère conciliaire. Lui ne semble pas douter un instant de la grâce de la liturgie tridentine qui amènera « le soleil de l’Eglise, qui est le soleil de notre vie, le soleil de la vie du chrétien ». Et les échos récents prouvent que bon nombre de prêtres reprenant le chemin de la messe de toujours empruntent progressivement celui de la doctrine transmise par des siècles de Chrétienté.

Par la suite, Mgr Lefebvre n’a, à aucun moment, minimisé la portée d’une possible libération universelle de la messe traditionnelle. Il a regretté en 1984 comme en 1988 que la liturgie demeurât emprisonnée dans quelque indult parcimonieux. Aussi, a-t-il procédé à l’opération survie pour qu’un jour on reconnaisse la valeur éternelle de la liturgie et de la foi transmise par nos pères.

Côme de Prévigny



dimanche 16 décembre 2012

L'église du sacre de Mgr Lefebvre

Le 18 septembre 1947, Mgr Marcel Lefebvre fut consacré évêque par le cardinal Achille Liénart, dans la paroisse familiale de Notre-Dame-des-Anges de Tourcoing. C'est dans cette même rue Nationale qu'il a grandi. La fulgurante baisse de la pratique religieuse fait que les saints mystères ne sont quasiment plus jamais célébrés dans l'église. Elle garde néanmoins le souvenir de l'un de ses enfants devenu archevêque de Dakar.






vendredi 14 décembre 2012

La mort du père de Mgr Lefebvre au camp de Sonnenburg


Pour ne pas révéler son incapacité manifeste dans les affaires religieuses et surtout pour discréditer la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et son œuvre catholique, le monde journalistique, entraînant parfois même quelques évêques embarrassés à sa remorque, vient jeter l'opprobre sur l'œuvre de Monseigneur Lefebvre. Recueillant quelques mots fort regrettables, ils en font presque le programme de cette société religieuse. Il est bien inutile d'inviter ces messieurs dans nos églises pour se rendre compte, à l'évidence, que les prêches de nos prêtres parlent de l'avenir de nos âmes, jamais de la Seconde Guerre Mondiale. Mais la collusion pour quelques manipulateurs d'esprits est trop tentante ! Le problème, c'est que la tentation n'intervient jamais sans un certain péril. Car il ne serait pas très difficile d'établir la filiation de certains d'entre eux avec des personnages au passé quelque peu douteux au cours de la décennie 1940.

La vérité est que l'œuvre fondée par Monseigneur Lefebvre est ancrée dans le Catholicisme, l'ennemi le plus farouche du National Socialisme, ce rejeton païen de l'agnosticisme du XIXe siècle qui a bâti sa terreur sur le règne de la race, tandis que l'Eglise bâtissait son honneur sur celui de Dieu. Tandis que les gouvernants des démocraties libérales se muraient dans leur silence, pendant que le dictateur communiste sanguinaire signait le Pacte germano-soviétique avec Adolf Hitler, le pape condamnait isolément et sollennement le Nazisme dans l'encyclique Mit Brennender Sorge.

De manière plus précise, la Fraternité Saint-Pie X plonge historiquement ses racines dans la lutte contre cet agnosticisme complet qui s'est clairement incarné dans les régimes païens du Nazisme allemand et du Fascisme italien. Le père de Monseigneur Lefebvre, René Lefebvre, celui qui l'avait éduqué, celui qui lui avait appris à distinguer les systèmes sains des attelages politiques qui mènent l'Europe à sa perte, n'a pas craint – en son temps – de résister jusqu'à faire couler son sang en mourant déporté au camp de Sonnenburg.

Filateur de Tourcoing honoré et estimé, il avait rempli un rôle important au cours du premier conflit mondial. Non mobilisable, il s'était mis à la disposition de l'Intelligence Service et avait permis l’évasion d’un grand nombre de prisonniers. Il retrouva du service dans les réseaux de résistance dès l’année 1940, en transmettant des messages radiodiffusés sur Londres ou en recueillant des prisonniers français, belges ou allemands. Le 21 avril 1941, ce lieutenant des Forces françaises combattantes, membre du réseau Zéro-France, fut arrêté par la Gestapo. D’abord incarcéré à la prison Saint-Gilles de Bruxelles, il fut déporté en Pologne, au camp de Sonnenburg, celui qu'on appela le « Folterhölle », c'est-à-dire « l'enfer de torture », connu pour ses mauvais traitements et brutalités et dont les dernières centaines de prisonniers furent éliminés à la mitraillette dans la nuit du 30 au 31 janvier 1945. D’abord tenu par les S.A., il était géré par les S.S. à l’époque où le père de Monseigneur Lefebvre y entra.

Sans abandonner son chapelet, son missel et son imitation de Jésus Christ, René Lefebvre périt le 4 mars 1944. Son corps a disparu dans les charniers du système concentrationnaire nazi. Le 16 juillet 1953, une décision gouvernementale lui attribua la qualité de déporté résistant. C’est bien ce type de héros, fier et noble, défenseur de sa patrie et surtout de sa foi, quitte à donner sa vie, que la Fraternité Saint-Pie X compte donner en modèle à la jeunesse. Ce n’est certainement pas ces tristes « héros » journalistiques si temporels et conformistes passés maîtres dans l'art de l’amalgame et du dénigrement.



mercredi 12 décembre 2012

La dernière messe de Mgr Lefebvre à Saint-Nicolas du Chardonnet

Dernière messe pontificale célébrée par Mgr Marcel Lefebvre à Saint-Nicolas du Chardonnet : le dimanche 28 octobre 1990 à l'occasion du dixième anniversaire de l'Institut universitaire Saint-Pie X à Paris. Il est mort moins de cinq mois plus tard. Les liens entre Mgr Lefebvre et la célèbre église parisienne sont très étroits puisque le fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X avait envoyé ses prêtres collaborer au ministère de Saint-Nicolas dès 1978. Cinq ans plus tard, l'abbé Philippe Laguérie remplaça Mgr François Ducaud Bourget à la tête de la paroisse. Il fut remplacé dans cette charge en 1997 par l'abbé Christian Bouchacourt et en 2003 par l'abbé Xavier Beauvais.


dimanche 9 décembre 2012

Mgr Lefebvre et les relations avec Rome

Après les sacres conférés à Écône le 30 juin 1988, le fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X n’a plus entretenu de relations avec le Siège apostolique de son vivant. Sans doute la grave décision de procéder à cette cérémonie avait-elle eu des conséquences sur les relations entre le Siège apostolique et Mgr Lefebvre. La tension avait été suffisamment forte et le décret du 2 juillet l’avait prouvé. Est-il possible, sans trop s’aventurer, de l’expliquer autrement ?

Un acte de survie

Hâtivement, on pourrait penser que l’archevêque avait finalement conclu que poursuivre des discussions avec un monde pétri d’idées néo-modernistes s’avérait néfaste pour la progression de son œuvre qui n’aurait pu que prospérer bien loin de ce monde enténébré. Il semble cependant que cette idée ne constitue qu’un fâcheux raccourci. Reprenons le contexte. Jusqu’à la veille des sacres, Mgr Lefebvre a cherché par tous les moyens possibles un accord avec le Saint-Siège. Il n’a cessé d’écrire et de communiquer durant toutes les années 1970-1980 avec quelques cardinaux et prélats connus de lui, au sein de la Curie, et il a affirmé à plusieurs reprises que la solution viendrait de Rome. Il a été jusqu’à signer un protocole au mois de mai 1988. Imaginer qu’il ait changé diamétralement de pensée en l’espace d’un mois ferait de lui un personnage emporté et impulsif, ce qu’il n’était pas. Au contraire, la question des sacres est apparue comme une affaire longuement réfléchie, ce qui ne l’empêchait pas de poursuivre, parallèlement, les discussions avec le Siège apostolique, tant qu’il en avait la force. Seule l’approche de la mort l’a contraint à « l’opération survie ».

Pour comprendre la pensée de Mgr Lefebvre, il faut bien noter qu’il a vraiment agi in articulo mortis. Il le dit lui-même dans le sermon des sacres. Sa mort interviendra bientôt : « Ce ne sera sans tarder ». Et la cérémonie des sacres n’aurait probablement pas pu avoir lieu si son auteur n’avait pas justifié l’état de nécessité par le fait qu’il n’avait plus aucun recours et qu’il allait prochainement disparaître. Reprendre des pourparlers après les sacres aurait inévitablement déjugé l’acte qu’il venait de poser. Son acte s’explique uniquement par le fait qu’il se sentait à la veille de sa mort et qu’il était donc celui de la dernière chance, après lequel il n’y aurait plus d’échange humainement possible de son vivant.

Les pourparlers après 1988

Au-delà de la situation in extremis dans laquelle il se trouvait, Mgr Lefebvre envisageait d’ailleurs une reprise assez rapide des pourparlers avec Rome. Il souhaitait que ses successeurs relancent le processus. Lors de la conférence de presse qu’il a accordée le 15 juin aux journalistes réunis à Écône, par laquelle il annonçait sa ferme décision de procéder aux sacres et de mettre un terme aux relations avec Rome, il estimait que l’interruption de ces échanges, due à la gravité de l’acte des consécrations, durerait environ deux ou trois ans :

« Ces événements que nous allons vivre ces jours-ci, bien sûr, vont faire parler et il y aura un monde fou à la cérémonie du 30 juin pour la consécration de ces quatre jeunes évêques qui seront au service de la Fraternité. C’était prévu comme ça par Rome. Les évêques sacrés pour la Fraternité seront au service de la Fraternité. Eh bien, ces quatre évêques seront au service de la Fraternité, voilà. Celui qui aura donc en principe la responsabilité des relations avec Rome lorsque je disparaîtrai, ce sera le Supérieur général de la Fraternité, M. l’abbé Schmidberger, qui a encore six années de supériorat général à accomplir. C’est lui qui, éventuellement, aurait les contacts avec Rome désormais pour continuer les colloques, si ces colloques continuent ou si le contact est maintenu, ce qui est peu probable pendant quelques temps, puisque dans L’Osservatore Romano va être mis sous un grand titre : « Schisme de Mgr Lefebvre, excommunication… ». Donc, pendant X années, peut-être deux ans, trois ans, je n’en sais rien, cela va être la séparation. »

On constate là le grand optimisme de Mgr Lefebvre. Il saisit bien qu’il y aura séparation temporaire pendant un certain laps de temps. Lui-même survit deux ans et demi aux sacres. Aussi l’absence de relations lui est-elle parue naturelle, non pas en raison d’un changement de position radical, mais en raison de la secousse qu’a provoqué l’acte des sacres épiscopaux. Dès 1988, l’abbé Schmidberger est devenu le responsable adoubé des relations avec Rome, comme l’a souhaité le fondateur. Il n’a pas repris les relations au bout de deux ou trois ans, soit au moment de la mort de Mgr Lefebvre, comme ce dernier avait pu l’estimer. Il a finalement fallu attendre douze années, après six années de supériorat de l’abbé Schmidberger et six années de supériorat de Mgr Fellay pour que les « colloques continuent ». En l’occurrence, on pourrait davantage reprocher à la Fraternité son extrême prudence que sa précipitation. Mais le seul juge de cette chronologie était, de toute façon, le responsable mandaté pour estimer cette durée, à savoir le supérieur général de la FSSPX. Ainsi l’a souhaité le fondateur.

Côme de Prévigny

samedi 8 décembre 2012

Il y a 25 ans, le cardinal Gagnon achevait sa visite apostolique

Il y a vingt-cinq ans, le 8 décembre 1987, le cardinal Édouard Gagnon, visiteur apostolique nommé par S.S. le pape Jean-Paul II, achevait sa visite des lieux de culte de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) et des communautés amies.  Il a notamment sillonné la France avec Mgr Perl où ils ont pu se rendre dans de nombreuses écoles (L'Etoile du Matin, S.-Michel de Châteauroux, S.-Joseph des Carmes), auprès des communautés amies (Mérigny, Fanjeaux, Brignoles, le Barroux) ou des oeuvres amies comme le MJCF.  Le 8 décembre, le visiteur apostolique nommé par le pape Jean-Paul II assistait à la messe célébrée par Mgr Marcel Lefebvre dans la chapelle d'Écône au cours de laquelle vingt-sept séminaristes ont prononcé leur premier engagement au sein de la Fraternité. Cinq jours plus tard, son fondateur  s'adressait aux fidèles réunis à Paris, en l'église Saint-Nicolas du Chardonnet, en ces termes :

Le cardinal Gagnon au milieu des séminaristes de Flavigny le 2 décembre 1987
« Nous avons donc eu, mes bien chers frères, une visite de Rome et je vous avoue que je l’ai demandée depuis des années. Lorsque j’avais l’occasion de me rendre à Rome, je demandais au cardinal Seper, au cardinal Ratzinger : mais envoyez-nous un visiteur, autant que possible une personnalité, un cardinal. On ne condamne pas quelqu’un sans le connaître : venez voir, venez entendre. Pourquoi ont-ils attendu si longtemps ? Dieu seul le sait ! Peut-être pour nous permettre de nous étendre, de nous développer, de croître sous la grâce du Bon Dieu, de telle manière que l’envoyé de Rome puisse mieux constater les fruits de la Tradition.
Je crois, en toute sincérité, que même si le cardinal Gagnon n’est pas venu vous rendre visite, il a visité cette église de Saint-Nicolas, il a entendu plusieurs d’entre vous. Il s’est entretenu avec eux, avec vos prêtres, avec de nombreux prêtres partout où il est allé. Et il a dit avec une grande simplicité, je crois avec une grande sincérité, son admiration. Admiration de la foi des catholiques qui se tiennent dans la Tradition, admiration également devant leur obéissance aux commandements de Dieu, en voyant tous ces foyers magnifiques qui ont de nombreux enfants, qui observent la loi du Bon Dieu dans leur famille, dans leur foyer. Cela a été pour lui une grande consolation, en particulier pour lui qui est chargé de la Commission pontificale pour la famille. Et il a admiré la dévotion des membres de la Tradition. Il a admiré les fruits, ces fruits magnifiques que sont les vocations et particulièrement les vocations contemplatives. Il a pu voir, visiter les carmels, visiter les moniales de La Font-de-Pertus. Il a pu visiter aussi les religieuses dominicaines qui enseignent les enfants, tous les congrégations religieuses, celles de la Fraternité et bien d’autres. Il a donc pu voir qu’il y avait de nombreuses vocations, ferventes, pleinement dévouées à l’œuvre de la contemplation du Bon Dieu et à l’apostolat.
Il a pu constater le nombre des familles chrétiennes qui font partie de al Tradition et que celle-ci n’est pas seulement réservée aux personnes qui sont déjà âgées, mais au contraire qu’une belle jeunesse était tout à fait attachée à la foi catholique tout simplement. Je suis persuadé comme il l’a dit lui-même que le cardinal fera un rapport favorable pour tout ce qu’il a vu et ce qu’il a entendu. […]
Quel sera le résultat de cette visite, me bien chers frères, il m’est bien difficile de vous le dire, je ne peux pas savoir exactement quelles seront les propositions qui me seront faites par Rome après la constatation qui a été faite par le cardinal Gagnon.
Mais ce que je puis vous assurer, c’est qu’à Rome, constatant les bienfaits de cette résistance et de ce maintien de la foi catholique dans les cœurs et dans les esprits, ils devraient logiquement nous aider à maintenir cette foi catholique.
Si par hasard on nous pressait de faire des concessions au Concile, parce que beaucoup de personnalités romaines aujourd’hui – on l’a répété lors des deux derniers synodes – ne veulent pas imputer ses mauvais fruits à Vatican II, nous ne pourrions l’accepter.
Jusqu’à présent, il nous semble bien hélas que ses fruits, ceux de cette « Nouvelle Pentecôte » ne sont pas très réjouissants pour l’Église. Ils sont même plutôt empoisonnés. Alors s’ils veulent absolument faire en sorte que nous établissions une espèce de compromis avec ces doctrines modernes qui détruisent notre foi, nous refuserions. Nous voulons rester catholiques. Nous n’avons pas combattu pendant vingt ans pour abandonner notre combat dans les rangs de ceux qui perdent la foi.
J’espère qu’ils seront logiques. Concluant que ce que nous faisons est bon et sain, conforme à la doctrine et à la sainteté de l’Église, j’espère qu’ils viendront à notre aide d’une manière positive et qu’ils nous permettront de nous développer et de répandre ces bienfaits. Mais je n’en suis pas certain. »
Extrait du sermon donné à Paris, Saint-Nicolas du Chardonnet, le 13 décembre 1987

Texte d'un élève de S.-Joseph des Carmes
à l'occasion de la visite de Mgr Perl à l'école





mardi 4 décembre 2012

Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tempête

Bande-annonce du film documentaire "Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tempête", paru en France le 29 septembre 2012.



lundi 3 décembre 2012

L'ombre d'Ecclesia Dei


A Rome la question des traditionalistes est aussi brûlante que celle de la commission qui la gère et l’évolution structurelle de cette dernière permettrait de noircir à elle seule des dizaines de pages ! Apparaissant tantôt comme un dicastère autonome, tantôt comme un bureau rattaché à une congrégation, elle est quelques fois pilotée par un cardinal, parfois par un simple monsignore, cette fois par un archevêque. La hiérarchie qui se surimpose à elle peut s’avérer coercitive comme elle peut sembler, en d’autres cas, purement symbolique. Quel rôle joue donc vraiment le tandem Müller – di Noia sur cette commission dont le but est d’une part de s’occuper des relations du Saint-Siège avec la Fraternité Saint-Pie X et d’autre part de présider aux destinées du monde traditionnel régularisé ?



Il y a dix ans, tout le monde s’accordait à voir dans le cardinal Dario Castrillón Hoyos le véritable maître de ces dossiers. Cumulant les charges de préfet de la Congrégation pour le Clergé et de président de la commission pontificale Ecclesia Dei, ce prélat typiquement latin quitta la première à l’automne 2006 pour s’occuper exclusivement de la seconde. La tâche n’était pas mince dans la mesure où Benoît XVI avait quelques semaines auparavant reçu Mgr Fellay afin de procéder « par étapes » à une résolution du différend avec Écône. Bien que simple secrétaire et coiffé d’un préfet de tutelle, Mgr Guido Pozzo semblait être à partir de 2009 le véritable interlocuteur de la Fraternité. Le pape Ratzinger confiait ce dossier qui lui tenait tant à cœur à ses proches, ses anciens collaborateurs au Saint-Office, même si le cardinal Levada, officiellement président d’Ecclesia Dei ne s’occupait pas quotidiennement du dossier. Faut-il penser que l’équilibre est demeuré le même dès lors que ces deux derniers prélats ont été respectivement remplacés ?

Tout le laisse penser. Mgr Müller est, comme son prédécesseur, essentiellement accaparé par l’énorme Congrégation pour la Doctrine de la Foi dont Ecclesia Dei n’est qu’un satellite. En revanche, le responsable à plein temps du dossier n’est plus un simple prêtre, il est archevêque. Par ailleurs, il n’est pas seulement secrétaire, il est titré vice-président. Mgr di Noia se trouvait jusque là secrétaire d’un dicastère presque aussi prestigieux, celui du Culte Divin et tout laissait présager qu’il prendrait la tête d’un grand office romain, certains le voyant même remplacer le cardinal Levada. Le fait qu’il ait été nommé quelques jours seulement avant Mgr Müller laisse fortement penser que le dossier Ecclesia Dei a été ostensiblement retiré à ce dernier pour le confier dans les faits à un responsable d’envergure et pour déminer la nomination de l’évêque de Ratisbonne, bien peu en vue dans les milieux traditionalistes auprès desquels il avait multiplié les maladresses.

Depuis, plusieurs signaux semblent refléter la répartition des rôles.
1.       Au cours de l’été, Mgr Müller a accordé divers entretiens dans lequel il aborde la question de la Fraternité. Dans l’un d’entre eux, il prédit fermement « qu’il n'y aura pas de compromis » sur le Concile, ajoutant qu’il « ne pense pas qu'il y aura de nouvelles discussions » avec la Fraternité. Cette fermeté semble trancher avec le contenu du communiqué de la commission Ecclesia Dei daté du 27 octobre qui invite au contraire à « faire preuve de patience, de sérénité, de persévérance et de confiance » dans les pourparlers entre le Saint-Siège et l’œuvre fondée par Mgr Lefebvre. Apparemment, la pensée du président en titre ne semble pas à avoir prise sur la rédaction des écrits de la commission…
2.       Le 3 novembre, un collectif d’associations attachées au missel traditionnel a organisé une messe pontificale à Saint-Pierre de Rome. Évidemment, face à un tel événement, la commission pontificale Ecclesia Dei était particulièrement concernée et ses membres pouvaient difficilement manquer ce rendez-vous. Mgr di Noia et ses divers assistants figuraient dans la longue procession qui s’avançait vers l’autel de la chaire de Pierre. Néanmoins, il manquait un membre de taille, puisque le président en titre, Mgr Müller n’a pas assisté à cette cérémonie.
3.       Le 19 novembre au matin, le pape Benoît XVI a reçu dans sa bibliothèque privée tous les membres de la Commission Ecclesia Dei. Tous ? Pas exactement, puisqu’il manquait précisément le président, à savoir Mgr Müller. L’œil finirait presque par oublier qu’il en fait partie.
Au sein d'Ecclesia Dei, le président ne semble donc constituer qu'une ombre. Quel reflet celle-ci porte-t-elle sur les travaux de la commission ? Pour l'instant, rien n'est écrit. Les signaux semblent contredire les faits. Ce qui est certain, c'est que l'autonomie de l'ère Castrillon avait au moins le mérite de la clarté.

Côme de Prévigny

VERSION ANGLAISE

jeudi 1 novembre 2012

Le testament de Mgr Lefebvre

Je terminerai, mes bien chers frères, par ce que j’appellerais, un peu, mon testament. Testament, c’est un bien grand mot, parce que je voudrais que ce soit l’écho du testament de Notre-Seigneur : Novi et aeterni testamenti.

Novi et aeterni testamenti, c’est le prêtre qui récite ces paroles à la consécration du précieux Sang. Hic est calix sanguinis mei, novi et aeterni testamenti. L’héritage que Jésus-Christ nous a donné, c’est son Sacrifice, c’est son Sang, c’est sa Croix. Et cela est le ferment de toute la civilisation chrétienne et de ce qui doit nous mener au ciel. Aussi je vous dis : Pour la gloire de la Très Sainte Trinité, pour l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, pour l’amour de l’Eglise, pour l’amour du pape, pour l’amour des évêques, des prêtres, de tous les fidèles, pour le salut du monde, pour le salut des âmes, gardez ce testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Gardez le Sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Gardez la messe de toujours ! Et alors vous verrez la civilisation chrétienne refleurir, civilisation qui n’est pas pour ce monde, mais civilisation qui mène à la cité catholique, et cette cité catholique, c’est la cité catholique du ciel qu’elle prépare. Elle n’est pas faite pour autre chose, la cité catholique d’ici-bas, elle n’est pas faite pour autre chose que pour la cité catholique du ciel.

Alors en gardant le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en gardant son Sacrifice, en gardant cette messe, messe qui nous a été léguée par nos prédécesseurs, messe qui a été léguée depuis les Apôtres jusqu’à aujourd’hui – et dans quelques instants je vais prononcer ces paroles sur le calice de mon ordination, et comment voulez-vous que je prononce, sur le calice de mon ordination, d’autres paroles que celles que j’ai prononcées il y a cinquante ans sur ce calice, c’est impossible, je ne puis pas changer ces paroles – alors nous continuerons à prononcer les paroles de la consécration, comme nos prédécesseurs nous l’ont appris, comme les papes, les évêques et les prêtres qui ont été nos éducateurs nous l’ont appris, afin que Notre Seigneur Jésus-Christ règne et que les âmes soient sauvées par l’intercession de notre Bonne Mère du ciel.

Mgr Marcel Lefebvre, Paris, 23 septembre 1979